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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 20:39

Bonsoir cher lecteur,

Décidément l'heure est grave.

Nous ne voulons pas parler de l'affaire syrienne et de ses débordements au Liban, ni des démantellements des camps de Roms en France, ni de la vidéo du prince Harry empétardant une chaude luronne dans sa chambre d'hôtel.

Ni même de cet arrêté préfectoral Varois autorisant la chasse au loup, qui, semble-t-il, fait vraiment trop de dégât parmi les troupeaux de moutons de la région. (Le loup mange le bétail ??? Mais alors, ce serait pour ça que nos ancêtres se seraient fait ch... à l'éradiquer du pays ??? Waow, trop forts, les anciens ! )

Non, rien de tout cela ne nous a autant estomaqué, et  navré, que ce petit reportage diffusé dans le journal de 13h sur FR3 - consacré au nouveau "phénomène" des streetfishers (sic).
   
Le streetfisher, figurez-vous cher lecteur, est un "pêcheur des rues" : quelqu'un qui pêche exclusivement en ville, depuis les ponts ou les berges. Vous vous dites que, bon, quoi de neuf là-dedans, des gusses qui pêchent depuis les ponts et les berges en ville, on en voit depuis lulure, pas de quoi se l'envelopper d'une feuille de riz pour en faire un rouleau de printemps !

Mais le streetfisher n'est pas un simple pêcheur urbain depuis ponts et berges, lequel, et c'est à lui que vous pensiez certainement, fait, finalement, honnête pêche, bien qu'urbaine - avec patience, silence et grande économie de gestes, et volontiers contemplant et méditant comme il se doit.

Le streetfisher, ô détestable signe des temps, pêche EN MARCHANT. Sa ligne ne reste jamais plus de quelques minutes au même endroit : il lance, ça ne mord pas immédiatement, il repart. Il use de sa canne comme de sa télécommande, ou sa souris d'ordinateur. Zap, clic, le poiscaille doit rappliquer fissa sinon bye-bye !

Et le reportage de nous présenter une grande andouille en short et casquette sur une berge parisienne, streefishant fièrement devant la caméra, expliquant que, "statistiquement", si ça ne mord pas au bout de trois minutes, la pêche a toute les chances d'être mauvaise et qu'il convient donc de changer de "coup". Démonstration : flic  ! il balance sa ligne, attend quelques minutes (cinq secondes au montage vidéo, durant lesquelles il semble déjà s'emmerder), mais zob de poisson, floc ! il la retire et s'en va plus loin.

En voix "off" le commentateur nous révèle, manifestement réjoui, que le streetfishing allie le plaisir de la pêche à celui de la promenade, et nous comprenons bien, tout sous-entendu, que nous sommes prié de trouvé ça super et plein de ce sympathique esprit moderne soucieux de retour aux plaisirs simples en communion avec mon cul.

Et certes, à tout prendre, streetfisher vaut mieux que dealer.

Mais franchement, ô si cher lecteur, compagnon d'infortune en ce monde dérivant :

Si les pêcheurs se mettent à marcher, où allons-nous ?

Robert Willard
le 23/08/12

 

 

 

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