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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 22:30

Laurent Fabius : homme politique français, dont la seule particularité remarquable reste à ce jour d'avoir été, il y a trente ans, le plus jeune premier ministre de la Vème République. Actuellement ministre des affaires étrangères par la grâce du changement-c'est-maintenant. Semble décidé à y surpasser Juppé par son impéritie et Kouchner par son agressivité.

 Fabius, donc, a déclaré récemment que l'utilisation par Bachar El-Assad d'armes bactériologiques et/ou chimiques contre l'"opposition" lui vaudrait une "réponse [internationale]immédiate et fulgurante". Interrogé sur la mise en action de cette réponse internationale, notre ministre a laissé entendre que, compte tenu de la nature des armes en question, il était envisageable d'éventuellement s'affranchir d'une résolution onusienne (probablement vouée à être bloquée par les Russes et les Chinois, comme depuis le début des troubles en Syrie).

Cela fait plusieurs fois déjà que cette question des armes chimiques est évoquée par la coalition anti-Bachar, et l'on voit bien qu'elle est progressivement et délibéremment montée en épingle (Bachar n'a jamais menacé d'user de ces armes contre ses ressortissants). La voilà maintenant clairement déclarée casus belli, comme le furent il n'y a pas si longtemps les "armes de destruction massive" irakiennes.

Et nous voilà redoutant de bientôt voir un Fabius tragique et triomphant, agiter à la tribune de l'ONU une fiole d'échantillon de "gaz toxique", prélevé sur un stock de munitions bacharien capturé par un commando de l'ASL - oui, cher lecteur, vous l'avez compris, ce même genre de fiole que Colin Powell brandit en cette même tribune onusienne, en prétexte (et préambule) à l'invasion de l'Irak.

Oui, nous sentons venir cette manoeuvre. Elle est grossière, mais les précédents tout aussi énormes sont innombrables : quand l'Etat ment, il fait rarement dans la dentelle.

Les anti-Bachar ont désormais défini le prétexte, et posé le cadre d'une intervention "légitime" avec ou sans accord de l'ONU, permettant de court-circuiter le blocage russo-chinois. Tout dépendra du degré de fermeté dont fera montre la Russie dans son soutien à son allié syrien : s'il faiblit un tantissoit, gare au brandissement de fiole.

Robert Willard
le 31/08/2012




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